L’abbaye Saint-André fête cette année les 100 ans de sa sauvegarde par le collectionneur Gustave Fayet, l’aïeul de la famille actuelle. Un merveilleux prétexte pour faire revivre l’aventure d’une renaissance.
Une métamorphose dans un style romantique

C’est une émouvante rétrospective qui va prendre place dans le nouvel espace d’exposition de l’abbaye ainsi que dans les jardins. Ce parcours muséographique, riche en témoignages : photos, ouvrages, peintures, dédicaces et objets personnels retrace ce centenaire au travers de trois figures emblématiques des lieux, qui ont marqués l’abbaye par leurs actions et leurs extraordinaires sensibilités : Gustave Fayet, Elsa Koeberlé et Roseline Bacou.
L’artiste, mécène et collectionneur de Gauguin et Van Gogh, Gustave Fayet est le premier à entrer en scène, faisant l’acquisition de l’abbaye Saint-André en 1916 pour sauver ce patrimoine, comme il venait le faire pour l’abbaye de Fontfroide. Il confie ce lieu inouï à son amie poétesse Elsa Koeberlé qui l’avait repéré. Tous deux étant tombés sous le charme du site.

La pergola Abbaye Saint-André reduite
Cette artiste alsacienne va opérer les premières grandes mutations dans un style remarquable, la rénovation du rez-de jardin de l’abbaye où elle habitera avec son amie peintre Genia Lioubow et la création très personnelle des parterres à l’italienne, bassins, roseraie, pergola … Faisant intervenir tailleurs de pierre, ouvriers des bâtiments, une entreprise qui découragea plus d’un architecte et maître d’oeuvre.

 

A la mort d’Elsa Koeberlé, en 1950, c’est la petite-fille de Gustave Fayet, Roseline Bacou, à peine âgé de 27 ans, future conservatrice du cabinet de dessins du Louvre, qui va prendre la suite de ces travaux avec tout autant de fougue et d’enthousiasme. Elle va ouvrir les salons du haut, créer les jardins méditerranéens, mettre à jour les assisses des églises et les arcades du cloître, retrouver la physionomie d’origine de la chapelle de Sainte-Casarie… jusqu’à ouvrir le palais abbatial au public en 1990 : la consécration du rêve d’une vie.
Un lieu inspirant pour nombreux artistes

Baignade dans les bassins Abbaye Saint-André
Cette exposition c’est aussi la mise en lumière démodés de vie durant un siècle à l’abbaye, qui se souvient encore des Demoiselles du fort, comme on les appelait, se baignant dans les bassins, entourées de leurs chats ou installées dans leur atelier de peinture sous les voûtes ?
Pétris d’art, ces trois personnages vont faire de l’Abbaye un havre de culture, ouvert aux artistes comme Paul Claudel, Robert Doisneau… Un art de vivre singulier, plein de fantaisie, tourné vers les arts et les lettres. Tarif : exposition comprise dans le billet d’entrée des jardins.
Une conférence pour en savoir plus (le vendredi 6 mai, à 14h30, sur réservation)
Afin de mieux cerner ces personnages fondateurs et leur influence, le vendredi 6 mai une conférence va ouvrir l’exposition. La biographe d’Elsa Koeberle, Gisèle Loth va revenir sur la jeunesse alsacienne de la poétesse ; Magalie Rougeot, spécialiste de Gustave Fayet, va aborder son attirance pour La Provence et Pierre Provoyeur, directeur FRAME en France, va éclairer le public sur le travail muséographique de Roseline Bacou dans la région d’Avignon.

Exposition du 7 mai au 30 octobre 2016.

Accès par la billetterie des jardins.