La splendeur du passé classique

Le magnifique Palais Abbatial est aujourd’hui ouvert au public, dans le cadre d’une visite guidée.

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Si l’on devine encore le cloître de l’ancienne abbaye bénédictine et royale, c’est ici tout le faste du XVIIIe et de la Congrégation de Saint-Maur qui surprend le visiteur. Il peut admirer les somptueuses salles voûtées, remaniées aux XVIIe et XVIIIe siècles par Pierre Mignard, architecte du roi et notamment une succession exceptionnelle de plafonds réalisés par François Franque.

Le portail monumental, l’escalier aux vastes proportions, la façade de l’aile gauche réservée aux hôtes et les admirables voûtes du grand réfectoire au premier étage à la savante stéréotomie, sont les aménagements dus au dernier architecte de l’abbaye, Jean-Ange Brun.

Il faut savoir qu’après la Révolution, seul fût épargné le pavillon d’entrée : le Palais Abbatial actuel. Mais qui laisse aisément imaginer la splendeur des lieux et sa démesure.
Chacun peut y relire le plan très classique de l’abbaye mauriste, qui engloba les bâtiments romans subsistants utilisant, avec une science remarquable, la déclivité de la colline. Il comportait au niveau de la cour d’entrée un pavillon à trois étages surmontés d’un fronton, reposant sur l’étage semi-enterré des cuisines, dont les galeries menaient à l’escalier principal. Celui-ci conduisait, à gauche, aux églises, et, à droite, à un grand bâtiment de deux étages sur terrasse achevée en 1742, terminée en 1763 par un Pavillon à fronton, identique au Pavillon de la cour d’entrée.

Les peintures d’Emile Bernard

 

On peut admirer sur les murs de l’une des galeries du Palais abbatial, un cycle de trois peintures représentant l’Annonciation avec deux scènes d’Anges musiciens exécuté par l’artiste. C’est lorsque le peintre Louis Yperman fut propriétaire des lieux, que son ami Emile Bernard fut accueilli en 1914 à l’Abbaye.

Les expositions permanentes

 

Le Palais contient toute l’histoire de l’Abbaye, mêlée à diverses expositions : la mode et les grands couturiers des années 1920-30 avec Jacques Doucet, Paul Poiret, Jeanne Lanvin, l’histoire des poupées de la fin du XIXe au XXe siècle et des céramiques contemporaines signées Christine Viennet (salles actuellement en restauration suite aux travaux de rénovation des charpentes et toitures).

L’Histoire tourmentée du Palais Abbatial

Une réforme spirituelle et matérielle débute à l’Abbaye en 1637 avec l’installation définitive des Mauristes, le prieur prenant la direction effective de la communauté et des finances. Un ambitieux programme de constructions, dont la réalisation durera plus d’un siècle, va profondément modifier l’aspect du monastère. A Saint-André, comme dans les abbayes mauristes majeures, les constructions témoignent de la volonté de la congrégation d’affirmer avec grandeur la puissance de l’église. La conception de la nouvelle Abbaye et de son Palais Abbatial, ainsi qu’une partie de sa réalisation, sont dues principalement à Pierre Mignard, architecte du roi, de retour à Avignon vers 1680, à qui les Mauristes font appel dès 1692 à Saint-André, en 1696 à Notre-Dame des Grâces de Rochefort, et à partir de 1703 à Montmajour. Quand éclata la Révolution, seulement la galerie orientale du nouveau cloître avait été réalisée et la décoration de la façade de l’aile gauche n’était pas achevée. Seul fût épargné le pavillon d’entrée du Palais abbatial dont cependant furent démolis les deux derniers étages. Ce pavillon servit d’habitation au XIXe siècle aux propriétaires successifs. A partir de 1868, s’y installa la Congrégation des Sœurs Victimes du Cœur de Jésus, qui construisit un second étage du pavillon sans, hélas, tenir compte des plans des XVIIe et XVIIIe siècles.
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