André Chamson au Petit-Palais © Collection Ville de Nîmes Bibliothèque Carre d’Art.

Romancier, essayiste, poète, militant, pacifiste mais prêt à prendre les armes pour son pays, conservateur du Petit Palais, membre de l’Académie française et directeur général des Archives de France, André Chamson est un acteur flamboyant du XXe siècle, d’une grande humanité. D’origine cévenole, élevé par une grand-mère protestante, André Chamson est aussi une grande figure méridionale, les Cévennes seront le cadre de tous ses romans. Ce « Rhodanien des deux rives », Majoral du Félibrige, maîtrise de même le provençal dont il sera un ardent défenseur. Lors de la Seconde Guerre mondiale, avec son épouse Lucie Mazauric, conservatrice elle aussi, il veillera à l’évacuation des chefs-d’oeuvre du Louvre, toute une épopée.

Pour les 40 ans de sa disparition, c’est cette vie passionnante, tantôt mondaine, tantôt retirée dans le calme de l’écriture que sa petite-fille Catherine Velle a choisi de mettre en lumière avec « Itinéraire d’un enfant du siècle, 1900-1983 ». Exposition présentée en avant-première du 19 avril au 14 mai sous les voûtes des jardins, dont Chamson fut longtemps le voisin.

Dans le prolongement, une conférence* de Micheline Cellier, biographe du romancier, se tiendra le 28 avril, accompagnée de lectures faites par sa petite-fille. L’exposition sera ensuite visible dans tout le Gard jusqu’à la fin de l’année.

Une exposition 40 ans après la mort d’André Chamson

Quarante ans se sont écoulés depuis la disparition d’André Chamson. Né à Nîmes, d’origine cévenole, André Chamson s’inscrit dans le paysage régional, connaît un destin national et un rayonnement international. Romancier, essayiste, poète, co-fondateur de la Brigade Alsace-Lorraine, conservateur du Petit Palais, membre de l’Académie française, président international du PEN Club et directeur général des Archives nationales, André Chamson a traversé le XXe siècle et nous livre un héritage riche et, par certains aspects, encore méconnu.
À l’heure où le fonds Chamson (manuscrits, enregistrements et documents iconographiques), qui a rejoint le Carré d’Art à Nîmes en 2021, s’ouvre aux chercheurs, l’exposition qui lui rend hommage se propose de redécouvrir le parcours de l’homme et de l’écrivain qui a fait sien le mot gravé sur la margelle du puits de la Tour de Constance par une prisonnière : « Register ». Une devise dont il ne se départira jamais et qui résume à elle seule son éthique, son cheminement et son « humanité »
« J’ai donc toujours été contre, dressé, rebelle, camisard. Mais si on me demande quel a été mon espoir, ma recherche, je dirais que j’ai toujours essayé d’établir un accord entre moi et le monde. » – André Chamson

Une halte à l’abbaye Saint-André, un lieu cher à l’écrivain

André Chamson et son épouse, Lucie Mazauric, à Villeneuve lez Avignon               © Collection Ville de Nîmes Bibliothèque Carre d’Art

De 1955 à 1983, André Chamson et son épouse louèrent la petite maison des remparts du fort Saint-André, qui se situe juste sous l’abbaye, propriété alors de leur amie, la conservatrice Roseline Bacou. C’est dans cette demeure qu’il s’attela à la plupart de ses derniers livres. Le romancier aimait venir se détendre à l’abbaye entre deux pages d’écriture, et rêver face à la vue sur Avignon.
Cette abbaye fut aussi le lieu de tournage de La Demoiselle d’Avignon, feuilleton télévisé à grand succès écrit par sa fille Frédérique Hébrard, et son mari, Louis Velle (ci-contre), qui y partageait la vedette avec Marthe Keller en 1972.
L’exposition se devait donc d’être dévoilée dans les jardins de l’abbaye.

Une exposition itinérante et un cycle de conférences

L’exposition sera ensuite présentée à la Maison départementale à Nîmes du 2 au 30 juin, au Musée du Désert à Mialet du 12 août au 3 septembre, puis au Musée cévenol au Vigan du 5 septembre au 31 octobre.

Parallèlement, un cycle de conférences se déploiera dans la région, à Nîmes, Mialet, Le Vigan, Aigues-Mortes, Saint-Gilles… abordant différents thèmes de la vie de ce camisard du XXe siècle : le protestantisme, la poésie provençale, sans oublier l’aura internationale de son oeuvre. La projection de Tabusse, film adapté du roman éponyme d’André Chamson, aura lieu le 23 juin à 18h30, au Carré d’Art, à Nîmes.

Le 28 avril, à 14h30, à l’abbaye, la première conférence « André Chamson : de la dimension régionale à la reconnaissance internationale» sera donnée par Micheline Cellier, auteur d’une biographie sur l’homme de lettres, accompagnée de lectures de textes d’André Chamson par Catherine Velle, petite-fille de l’écrivain.

Informations et programme sur le site de l’Association André Chamson dont le but est de promouvoir et diffuser l’oeuvre d’André Chamson : www.andrechamson.fr

Une exposition imaginée et conçue par Catherine Velle, Micheline Cellier, Valérie Mercer-Baheux. Avec l’aimable participation de la Ville de Nîmes – Carré d’Art Bibliothèque.

Catherine VELLE Comédienne, publicitaire, puis directrice de la communication du Groupe Marie Claire, la petite-fille d’André Chamson n’a pas échappé au virus de l’écriture. Romancière (La Vallée des mensonges, Le Silence des sources, Soeurs Chocolat, Le Château des Oliviers-20 ans après, Un Pas dans les nuages…), elle partage sa vie entre Paris, la Camargue et les Cévennes. Elle a précédemment consacré une exposition à son arrière-grand-père, Félix Mazauric, ancien conservateur des Antiquités romaines de Nîmes, et l’un des fondateurs de la spéléologie moderne.

Micheline CELLIER Maître de conférences honoraire en langue et littérature françaises, INSPE Languedoc-Roussillon/Université de Montpellier, Micheline Cellier a écrit la biographie d’André Chamson, lui a consacré une thèse et de nombreux articles. Vice-présidente de l’Association André Chamson, elle s’emploie à perpétuer la mémoire de cet écrivain et faire connaître son oeuvre.

Valérie BAHEUX dirige depuis 13 ans Mizbuzz, une société spécialisée dans la communication. Sa formation littéraire et son passé d’enseignante l’ont naturellement amenée à orienter son activité vers des projets culturels (cinéma, art, littérature et spectacle vivant). Elle vit et travaille aux Bressous, au pied du mont Aigoual, hameau où Chamson séjournait régulièrement.