La clôture de la saison va revenir à l’un des maîtres de la « figuration libératrice », Yvon Taillandier, à travers la nouvelle exposition temporaire « Atelier de curiosités », du 6 septembre au 1er novembre. Une rétrospective à la façon d’Yvon Taillandier, sous la forme d’un cabinet de curiosités débridé recréant l’ambiance de son atelier parisien. L’artiste va ici conter un peu de son monde fantasque et foisonnant, toujours plein d’allégresse son Taillandier-Land mais aussi revenir sur ses muses à qui il rend hommage. Tous les formats sont envisageables pour cet artiste, des grandes bâches jusqu’aux boîtes de camembert, aucun objet du quotidien n’a échappé à son coup de pinceau, étagères, valises et même un vieux frigo ! Un amoncellement fantaisiste et plein d’humour à découvrir dans les galeries d’exposition mais aussi sous les voûtes des jardins de l’abbaye. Narrative, sa peinture aux formes en apparence simples, nous emporte dans un univers très construit à décoder avec délice, les indices sont à chercher dans l’actualité, l’histoire de l’art ou ses passions. C’est une longue et revigorante bande dessinée en 3D qui s’ouvre à l’abbaye Saint-André le 6 septembre, à feuilleter sans modération jusqu’au 1er novembre.

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Un bric-à-brac joyeusement imbriqué
Un labyrinthe de mots en bulle, de personnages fantasques, de machines extravagantes, dans une imbrication habile qui a ses propres codes et ses lois, voilà pour le motif. La multitude de supports choisis par Yvon Taillandier amplifie cette profusion picturale dont certains sont à découvrir pour la première fois dans « Atelier de Curiosités ». La joie est omniprésente dans cette exposition comme dans toute l’oeuvre de ce peintre, notamment à travers ses couleurs. Mais c’est une joie mutine, qui joue sans cesse avec le spectateur. « J’ai opté pour des couleurs simples, pures et gaies, parce que mes tableaux, si chargés qu’ils semblent parfois, refusent de paraître lourds et se veulent des chants joyeux, voire des hymnes à la joie. Je voudrais qu’ils disent aux spectateurs : “Nous vous aimons, et la vie que nous vous montrons mérite d’être vécue avec ingéniosité et allégresse !” Yvon Taillandier 1992
À l’abbaye Saint-André, le visiteur va pouvoir s’immiscer dans cette abondance d’acryliques sur toile, de mobilier en bois décoré tel la Bibliothèque Pensive et autant d’objets hétéroclites peints : boîtes et caisses en tout genre, cartons, livres, galets… À noter une oeuvre monumentale jamais encore exposée, une fresque sur carton. L’exposition l’Atelier de Curiosité invite à découvrir le Taillandier Land mais aussi ses coulisses : écrits, photos, dessins réalisés lors de la jeunesse du peintre…, ainsi que ses relations avec nombreux artistes Braques, Derain, Soulages, Giacometti ou Calder et enfin la complicité avec ses épouses qui l’ont tant inspiré…

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Un monde en mouvement et connecté : Le Taillandier Land
« Yvon Taillandier nous explique que « loin de diviser, les tubes unissent et rassemblent». C’est donc à un monde connecté que nous renvoie l’artiste, vision prémonitoire d’un univers peuplé d’internautes avant l’heure, reliés entre eux sur la toile, au sens propre comme au sens figuré. Ainsi connectés, ces piétons, cyclistes, automobilistes ou aviateurs « à belle contenance » et parfois « à la tête hypertrophiée » en tirent leur énergie vitale, leur activité, leur ingéniosité, qu’ils développent au sein de systèmes ou d’organismes complexes, sortes de PME ou de start-up, qui composent le Taillandier-land ». Laurent Chabas – 2016

Jaqueline

Petite biographie
Né en 1926 à Paris, Yvon Taillandier est un artiste complet, peintre, écrivain mais aussi historien de l’art. Il effectue sa première exposition personnelle, à 16 ans, en 1942 à la galerie L’art Français à Lyon. Dans les années 1950, il abandonne la peinture au profit de l’écriture et devient un critique d’art reconnu. Il collabore notamment durant quatorze ans à la Revue Connaissance des Arts et à la Revue XXe siècle et participe régulièrement à des ouvrages sur l’histoire de l’art ainsi qu’à des monographies. Il fut secrétaire du célèbre Salon de Mai pendant quarante-quatre ans qui distinguait les jeunes talents émergents (dernière édition en 2014). Irrésistiblement, il se remet à créer dans les années 1970, avec passion et optimisme. Grand voyageur, il collabore sur des projets en Inde, Japon, Mexique… et grand pédagogue, il anime nombreuses conférences. Yvon Taillandier quitte son atelier parisien du 9e arrondissement et s’installe avec son épouse Françoise en Provence en 2010.
Plus d’infos sur : www.yvon-taillandier.com